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Charlie Dalin (Macif), 4e de The Transat CIC : « Je suis un peu rouillé »

Charlie Dalin à bord de Macif. (P. Huit/Presse Sports)
Charlie Dalin à bord de Macif. (P. Huit/Presse Sports)

Quatrième de The Transat CIC pour son retour après ses soucis médicaux, le skipper de Macif mesure le temps qu'il lui faut rattraper avant le départ du Vendée Globe, en novembre prochain.

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Où en est Charlie ? Sept mois après sa dernière course complète, les 48 heures du trophée Azimut, six mois après son renoncement à la Transat Jacques-Vabre dont il avait juste pris le départ avant d'abandonner (problème digestif), Charlie Dalin a bouclé la transat anglaise CIC à la quatrième place, assurant sa qualif' au Vendée Globe, arrivé derrière Yoann Richomme, Boris Hermann et Sam Davies. Leader véloce jusqu'à jeudi, il n'avait pu suivre la cadence.

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Une heure après avoir coupé la ligne fictive, très au large de New York, après vingt minutes de sommeil, le skippeur de Macif s'est épanché, prolixe, un peu perché, dressant la liste des soucis rencontrés.

Heureux d'avoir retrouvé la mer et l'engagement qui va avec ?
Oui heureux. Déjà d'avoir réalisé la qualif'. C'est un détail qui n'en était pas un. J'ai pris du plaisir. C'est cool de retrouver les problématiques, de décider de tout.

On a eu l'impression au contraire, depuis que votre bateau s'est couché sur l'eau jeudi, que vous n'avez pas décidé de tout...
Je dis ça par rapport au truc de l'année dernière (son souci médical, ndlr) que j'ai subi sans rien demander. Là, au moins, j'ai choisi de partir et d'aller affronter des problématiques, les manoeuvres, les réglages, le sommeil, etc. On ne va pas se cacher : je suis un peu moins content en matière de résultat.

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On a l'impression qu'il y a eu deux phases de course, une où vous dominez, une où vous regardez les autres vous doubler.
C'est vrai. La première partie a été nickel. Je faisais des choix, ça passait. Et puis j'ai commencé à avoir pas mal de problèmes. J'ai perdu l'aérien (le système qui mesure le vent, ndlr), je l'ai remplacé, le deuxième n'était pas très performant, je suis parti en vrac, j'ai perdu un bout de safran je ne sais pas quand, j'ai dû changer d'ordinateur, etc. Et je pense que je suis un peu rouillé. Je ne suis plus dans l'état où tu n'as pas besoin de réfléchir. J'étais trop à observer, à procrastiner, à essayer de comprendre les nouveaux foils, à tester, au lieu d'aller dormir par exemple, j'ai vraiment été en manque de sommeil, j'ai usé trop de jus. Quand tu connais bien un bateau, tu es dans un cercle vertueux, tu vas vite plus vite. Là c'était plus dur. Les autres cocos sont plus avancés. La pratique, tu ne peux pas t'en passer. J'ai fait deux ou trois conneries météo aussi.

« C'était une belle bagarre quand même, avec des moments fabuleux »

Et surtout il y a eu ce vrac jeudi.
J'étais dans 45 noeuds, avec deux ris, surtoilé je pense. J'aurais pu tout péter, même le mat après en remettant en ordre. J'ai endommagé surtout le rail de grand-voile. Ç'a été un rappel à l'ordre. Je me suis dit que ç'aurait été bête de tout perdre pour avoir trop poussé sur l'accélérateur. Démâter sur un choix de voile ç'aurait été con. Une sortie de piste, ça calme malgré tout.

Vos adversaires principaux ont semblé très à l'aise au portant (vent favorable).
C'est l'allure où on a le plus d'incertitudes. Ce bateau va clairement plus vite que l'ancien qui plantait beaucoup. On verra mieux avec deux safrans et un bon pilote.

Il reste six mois d'ici le Vendée Globe (il avait terminé le premier mais avait été classé deuxième, Yannick Bestaven ayant récupéré un bonus d'heures à la suite de sa participation au sauvetage d'Escoffier).
J'ai hâte déjà de prendre le départ de la transat retour (le 30 mai). Je vais réfléchir, mettre de l'ordre dans ma tête. Je n'ai plus de problème de qualif'. C'était une belle bagarre quand même, avec des moments fabuleux. Tu passes du courant du Labrador, où tu fouilles ton sac pour trouver tes affaires les plus chaudes, au Gulf Stream, 24 heures plus tard, où tu as l'impression d'être dans un sauna. Et puis pour finir, ce (lundi) matin, j'avais un vent qui ne touchait pas la mer, j'étais à quinze noeuds sur un miroir. J'ai eu plein de moments cool. »

publié le 7 mai 2024 à 08h28
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