Les Championnats d'Europe de boxe olympique (ex-boxe amateur, trois rounds de trois minutes), qui remontent à 1925 pour les hommes et 2001 pour les femmes, rassembleront pour la première fois les deux sexes, à partir de ce jeudi à Belgrade (Serbie).
Toutefois, la France n'en profitera pas véritablement. Alors qu'elle alignera sa meilleure équipe masculine, elle n'envoie que deux Bleues (sur douze catégories) : Gloria D'Almeida (-48 kg) et Sthélyne Grosy (-57 kg). À moins de trois mois et demi des Jeux, la préparation pour Paris 2024 est prioritaire et l'équipe olympique femmes dispute depuis lundi un tournoi à Colorado Springs (États-Unis), après avoir été en stage dans le centre olympique américain depuis le 3 avril.
Elle comprend Wassila Lkhadiri (-50 kg), Amina Zidani (-57 kg) et Davina Michel (-75 kg), qui ont déjà leur billet pour les JO en poche, et des Bleues concernées par le dernier tournoi de qualification (du 23 mai au 2 juin à Bangkok, Thaïlande). En -54 kg, il sera disputé par Romane Moulai et, en -66 kg par Emilie Sonvico ou Maëlys Richol.
Sans Mossely ni Oumiha
La quatrième Bleue (six catégories femmes sont olympiques) également qualifiée pour Paris 2024, Estelle Mossely (-60 kg), aurait dû elle disputer l'Euro. Victime d'une fracture du nez début octobre, elle n'a finalement été autorisée par son chirurgien à remonter sur un ring qu'en mai.
L'autre grande vedette de l'équipe de France, Sofiane Oumiha, qualifié pour Paris 2024 en -63,5 kg, puisque les -60 kg, où il est triple champion du monde, ne sont plus olympiques, est également absent de l'Euro. Connaissant différents problèmes physiques, il a été battu par Erislandy Alvarez lors de Cuba-France, le 5 avril à La Havane (les Bleus, qui y étaient en stage depuis le 25 mars, y ont perdu leurs huit combats). « Pour éviter toute nouvelle blessure, explique Mehdi Oumiha, son cousin et entraîneur, nous avons préféré que Sofiane ne dispute pas l'Euro. »
À Belgrade, les Bleus miseront sur leurs deux médaillés du dernier Euro en 2022 à Erevan (Arménie) : Billal Bennama, en or en -54 kg, et Lounès Hamraoui, médaillé d'argent en -63,5 kg. En Serbie, le Toulousain (1,75 m) s'alignera de nouveau en -54 kg, catégorie non olympique, afin de ne pas trop s'épuiser à descendre en -51 kg, catégorie dans laquelle il combattra à Paris.
Hamraoui et Kistohurry à la lutte en -57 kg
Quant à Hamraoui, qui a vu Oumiha se qualifier pour les Jeux dans sa catégorie habituelle des -63,5 kg, il disputera l'Euro en -60 kg. Il cherchera à y briller car, en cas de contre-performance de Samuel Kistohurry en -57 kg à l'Euro, Hamraoui pourrait prendre sa place dans cette catégorie olympique lors du dernier TQO à Bangkok.
Les autres Bleus à l'Euro seront Makan Traoré (-71 kg) et Djamili Aboudou (+92 kg), déjà qualifiés pour les Jeux, Yojerlin Cesar (-80 kg) et Soheb Bouafia (-92 kg), qui chercheront à les imiter lors de l'ultime TQO, et Hugo Grau (-67 kg).
La Russie, absente du dernier Euro, sera présente à Belgrade, mais l'Ukraine et la Grande-Bretagne, notamment, ne sont pas engagées. Les Championnats d'Europe et du monde étant toujours organisés par l'International Boxing Association, dont le CIO ne veut plus entendre parler, la boxe olympique (ex-boxe amateur) est plus que jamais divisée.
Hommes : Billal Bennama (-54 kg), Samuel Kistohurry (-57 kg), Lounès Hamraoui (-60 kg), Hugo Grau (-67 kg), Makan Traoré (-71 kg), Yojerlin Cesar (-80 kg), Soheb Bouafia (--92 kg), Djamili Aboudou (+92 kg).