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Kentin Mahé : « (à Gummersbach), ça bosse énormément, ça me convient bien »

Kentin Mahe sous le maillot de Veszprem (Sy. Thomas/L'Équipe)
Kentin Mahe sous le maillot de Veszprem (Sy. Thomas/L'Équipe)

Non conservé par le club hongrois de Veszprem, la saison prochaine, le demi-centre français retournera en Allemagne, à Gummersbach où il a évolué entre 2011 et 2013 au début de sa carrière professionnelle.

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« Kentin, Veszprem a décidé de ne pas vous garder la saison prochaine. Où rebondissez-vous donc en Allemagne ?
Je vais jouer à Gummersbach, j'ai signé un contrat de trois ans et j'en suis ravi honnêtement de revenir en tant que père de famille, avec ma vie qui a complètement changé (il est père de deux enfants). Ça va être cool.

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Pourquoi Gummersbach ?
Sans me cacher, j'avais l'intention de venir en France (où il n'a jamais joué) comme j'ai pu vous le dire déjà, les offres n'ont pas suivi. J'ai été approché par plusieurs clubs en Allemagne, Bergischer qui aurait été un choix de retour vraiment très proche de ma belle-famille, on aurait quasiment habité chez mes beaux-parents. Il y avait aussi Eisenach avec un gros projet, c'était du très sérieux. J'ai beaucoup réfléchi. Gummersbach s'est fortement positionné, je connais très bien le manager général, Christophe Schindler, j'ai joué avec lui à Dormagen (en juniors) et Gummersbach (2011-2013). Et le coach Gudjon Sigurdsson qui a joué un grand rôle dans ma décision.

« C'est la première fois de ma carrière qu'on ne me conserve pas. C'était une étape à passer... »

Comment vivez-vous le fait de passer de Veszprem, abonné à la Ligue des champions, à un qui ne l'est plus ?
Quand Veszprem m'a annoncé le 7 novembre (qu'il n'était pas conservé), j'étais préparé à ça parce que je m'en doutais mais ça m'a fait mal au moral parce que je pense que j'ai encore le niveau et partir avec le nombre de Français qu'il y a dans cette équipe, ce n'est jamais sympa. Et c'est la première fois de ma carrière qu'on ne me conserve pas. C'était une étape à passer et rapidement je me suis projeté sur ces options. C'était une expérience spéciale mais finalement je m'en réjouis, je suis content de passer à autre chose, de commencer une nouvelle aventure.

Vous avez exprimé l'envie d'enfin jouer dans un club français et ça ne se fait pas. Êtes-vous trop cher pour la France ?
Honnêtement au niveau financier j'avais des attentes peut-être trop importantes pour des clubs français. J'aurais dû faire un gros effort. C'était envisageable mais les discussions n'ont jamais été plus poussées que ça, à part Chartres (10e de Starligue), peu d'équipes se sont avancées clairement.

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« Trois ans, c'était le souhait pour être impliqué dans une vraie aventure, essayer d'aider ce club à retrouver le visage qu'il a pu avoir en Coupe d'Europe, il y a une dizaine d'années »

u'est-ce que ça fait de voir qu'avec votre palmarès et votre expérience aucun des grands clubs français, type PSG, Montpellier, Nantes, ne se bat pour vous recruter ?
Paris vous connaissez la problématique, pas besoin de refaire un dessin (des contacts ont été établis mais sans aller plus loin). Nantes, au moment où Veszprem a annoncé mon départ, avait trois demi-centres sous contrat (Minne, Ovnicek, De la Bretèche) et pour Montpellier c'était un peu la même chose, Kyllian (Villeminot) allait prolonger, (Diego) Simonet avait prolongé et (Stas) Skube est encore sous contrat. Donc, même si l'envie avait été réelle, il n'y aurait pas forcément eu la place. C'est pour ça que je me suis orienté ailleurs. La Bundesliga, je connais : niveau médiatique, engouement, intensité, projets proposés aussi... C'était plus alléchant.

Signer trois ans à votre âge (32 ans) signifie que vous allez terminer votre carrière en Allemagne ?
Non je ne pense pas, les portes restent ouvertes, si mon corps me le permet. Trois ans, c'était le souhait pour être impliqué dans une vraie aventure, essayer d'aider ce club à retrouver le visage qu'il a pu avoir en Coupe d'Europe, il y a une dizaine d'années.

Vous courez après la Ligue des champions depuis toujours, vous avez plutôt intérêt à la gagner cette année avec Veszprem ?
(rire) Oui exactement ! ça la rend encore plus spéciale. En toute logique ça devrait être la dernière fois que j'ai l'opportunité (Veszprem sera opposé à son rival hongrois de Szeged en 8e de finale). Mais si mon corps me le permet... Il se passe beaucoup de choses dans notre sport, vous le savez.

Qu'est-ce que Gummersbach vous a vendu comme projet ?
Le recrutement et la manière dont il bosse. Je suis la Bundesliga. C'est une équipe qui bosse très bien (actuellement septième). Il y a des joueurs talentueux comme Julien Koster (23 ans, arrière) qui a peut-être besoin de quelqu'un à ses côtés qui le fasse encore mieux jouer. Tous les choix faits ces dernières années sont cohérents. C'est très jeune, avec beaucoup d'ambition. Ça bosse énormément, ce ne sont pas des tricheurs surtout avec ce coach qui met l'accent sur le boulot, le physique, l'endurance, le sérieux, la discipline. Ça me convient bien. C'est aussi pour ça qu'il était intéressé par mon profil, il sait que j'aime bosser. Et avec l'expérience que je vais amener, j'espère qu'on va pouvoir aller gratter le premier tiers du classement.

Votre femme, allemande, doit être contente de retourner au pays ?
Exactement. La boucle se boucle. C'est drôle parce qu'on a commencé notre aventure lors de mes derniers mois à Gummersbach. On va retourner à l'endroit où tout a commencé.

François-Xavier Houlet, votre agent et ex-joueur et ex-manager général de Gummersbach (1999-2007) doit être ravi de vous voir signer dans ce club ?
Sur les choix que j'avais, niveau sportif, c'était le meilleur des choix, pas forcément au niveau financier car il y a un très gros projet qui prend forme à Eisenach. C'est assez impressionnant ce qu'ils ont prévu de faire. Sur le plan sportif continuer à exister et à être sélectionné en équipe de France (il était à l'euro remporté par les Bleus en janvier dernier) jouer en Bundesliga, ça aide, ne pas jouer l'Europe, ça n'aide pas mais être dans une très bonne équipe oui. On sera capables de gagner contre tout le monde, l'année prochaine. »

Le plus Allemand des Français

 
Bien que français et né à Paris, Kentin Mahé n'a jamais évolué dans le championnat de France. En 1999, il a huit ans quand son père, Pascal (champion du monde en 1995) part jouer en Allemagne, à Dormagen où il prendra rapidement des responsabilités notamment auprès des équipes jeunes. En 2011, Kentin Mahé signe son premier contrat professionnel à Gummersbach. En 2013, le demi-centre part à Hambourg avec lequel il dispute la finale de la Coupe de l'EHF (C3) ; en dépit de ses 10 buts, Hambourg s'incline devant Berlin (27-30). En 2015, année où il est champion du monde pour la première fois (il le sera à nouveau en 2017), il rejoint Flensburg-Handewitt et est champion d'Allemagne en 2018. Il prend alors la direction de la Hongrie à Veszprem avec qui il est finaliste de la Ligue des champions en 2019 contre le Vardar Skopje (27-24).
publié le 22 mars 2024 à 18h44 mis à jour le 22 mars 2024 à 19h13
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